11 Nov. 2015
14 Mars 2016

CHANDIGARH, 50 ANS APRÈS LE CORBUSIER – LE DEVENIR INDIEN D'UNE VILLE MODERNE

CITE DE L'ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE / PARIS

La Cité de l'architecture & du patrimoine présente une exposition consacrée à l'évolution de la ville de Chandigarh 50 ans après sa conception. Elle propose, à travers une scénographie immersive, d’interroger le quotidien de la ville aujourd'hui, unique projet urbain de grande ampleur de Le Corbusier.

Décidée par le Premier ministre Nehru à la suite de l’indépendance de l’Inde, la construction de Chandigarh s’inscrit dans un vaste plan de modernisation du pays prenant appui sur l’industrie, l’agriculture et l’aménagement du territoire. Le Corbusier travaille sur la nouvelle capitale du Pendjab de 1951 à sa mort en 1965, avec l’aide de ses associés Pierre Jeanneret, Maxwell Fry, Jane B. Drew et d'architectes indiens. La réalisation de la ville lui permet de reformuler les préceptes de sa doctrine urbanistique tout en tenant compte des leçons de l’urbanisme anglo-saxon et de leurs propres expériences de la vie indienne.

Ainsi, Le Corbusier organise Chandigarh en zones indépendantes selon quatre fonctions : l’habitat, le travail, les loisirs et la circulation. Il renonce à la verticalité de la Ville radieuse et de ses unités d’habitations et favorise une ville horizontale faite de maisons en laissant une large place à la végétation. « Tout ce que je croyais savoir en architecture et en urbanisme a été remis en question», écrira Le Corbusier au sujet de Chandigarh. La ville est officiellement inaugurée le 7 octobre 1953.

Prévue en 1951 pour 150000, puis 500000 habitants, sa population s’élève aujourd’hui à près d’un million et demi de citadins. Après un demi-siècle d’existence, qu’est devenue la ville, où en est le projet corbuséen ?

À travers sept séquences, l’exposition témoigne de l’importance de la ville dans la théorie de l’urbanisme et interroge la contemporanéité de la ville moderne. Elle explore la capacité de ce paradigme de la modernité architecturale à assimiler une singularité indienne. Elle interroge enfin la faculté du projet à répondre aux nouveaux défis d’une nouvelle écologie urbaine.

Les architectes ont porté une attention précise à la définition d’habitations et à l’organisation des espaces urbains, notamment en définissant les secteurs comme des unités de vie et en séparant les circulations automobiles et piétonnes. Mais quelle est aujourd’hui la réalité domestique de la vie quotidienne ? Comment les Indiens se sont-ils réapproprié la théorisation et la composition de la ville moderne pour la remodeler selon leur mode de vie et la pluralité de leurs activités quotidiennes ?

Lors de la conception de la ville, une réflexion toute particulière fut portée à la nature qui est arrivée aujourd’hui à maturité. Le plan d’arborisation de Chandigarh donne-t-il corps au rêve des architectes d’une disparition de l’agglomération dans la nature ? Quel rôle joue-t-elle à Chandigarh ? Doit-elle toujours se concevoir telle qu’elle fut élaborée à l’origine ?

La Cité de l'architecture & du patrimoine présente une exposition consacrée à l'évolution de la ville de Chandigarh 50 ans après sa conception. Elle propose, à travers une scénographie immersive, d’interroger le quotidien de la ville aujourd'hui, unique projet urbain de grande ampleur de Le Corbusier.

Décidée par le Premier ministre Nehru à la suite de l’indépendance de l’Inde, la construction de Chandigarh s’inscrit dans un vaste plan de modernisation du pays prenant appui sur l’industrie, l’agriculture et l’aménagement du territoire. Le Corbusier travaille sur la nouvelle capitale du Pendjab de 1951 à sa mort en 1965, avec l’aide de ses associés Pierre Jeanneret, Maxwell Fry, Jane B. Drew et d'architectes indiens. La réalisation de la ville lui permet de reformuler les préceptes de sa doctrine urbanistique tout en tenant compte des leçons de l’urbanisme anglo-saxon et de leurs propres expériences de la vie indienne.

Ainsi, Le Corbusier organise Chandigarh en zones indépendantes selon quatre fonctions : l’habitat, le travail, les loisirs et la circulation. Il renonce à la verticalité de la Ville radieuse et de ses unités d’habitations et favorise une ville horizontale faite de maisons en laissant une large place à la végétation. « Tout ce que je croyais savoir en architecture et en urbanisme a été remis en question», écrira Le Corbusier au sujet de Chandigarh. La ville est officiellement inaugurée le 7 octobre 1953.

Prévue en 1951 pour 150000, puis 500000 habitants, sa population s’élève aujourd’hui à près d’un million et demi de citadins. Après un demi-siècle d’existence, qu’est devenue la ville, où en est le projet corbuséen ?

À travers sept séquences, l’exposition témoigne de l’importance de la ville dans la théorie de l’urbanisme et interroge la contemporanéité de la ville moderne. Elle explore la capacité de ce paradigme de la modernité architecturale à assimiler une singularité indienne. Elle interroge enfin la faculté du projet à répondre aux nouveaux défis d’une nouvelle écologie urbaine.

Les architectes ont porté une attention précise à la définition d’habitations et à l’organisation des espaces urbains, notamment en définissant les secteurs comme des unités de vie et en séparant les circulations automobiles et piétonnes. Mais quelle est aujourd’hui la réalité domestique de la vie quotidienne ? Comment les Indiens se sont-ils réapproprié la théorisation et la composition de la ville moderne pour la remodeler selon leur mode de vie et la pluralité de leurs activités quotidiennes ?

Lors de la conception de la ville, une réflexion toute particulière fut portée à la nature qui est arrivée aujourd’hui à maturité. Le plan d’arborisation de Chandigarh donne-t-il corps au rêve des architectes d’une disparition de l’agglomération dans la nature ? Quel rôle joue-t-elle à Chandigarh ? Doit-elle toujours se concevoir telle qu’elle fut élaborée à l’origine ?

Le projet de Nehru était d’offrir, à travers Chandigarh, un symbole de liberté et de modernité de la nouvelle nation indienne sans caste, et les architectes ont œuvré pour que les plus pauvres puissent y vivre dignement. Pourtant, aujourd’hui, Chandigarh est devenu le cadre de vie idéal pour la classe moyenne indienne. Comment alors s’organise la polis, s’ordonne les quartiers de la ville dans une société civile dont la stratification sociale repose encore sur une culture de castes ?

Enfin, confrontée à une croissance démographique importante, Chandigarh prévoit un doublement de sa population d’ici 20 ans. Si le centre historique moderne a conservé son aspect initial, la périphérie se développe selon d’autres logiques spatiales et les frontières de la ville initialement conçues par Le Corbusier et ses associés se sont dissoutes. Chandigard, 50 ans aprés Le Corbusier questionne l’avenir de la ville.

Une exposition immersive

L’espace d'exposition et la scénographie visent à immerger le visiteur dans une double réalité, à la fois historique et actuelle. En associant les matériaux traditionnels de l’architecte ou de l’urbaniste – des documents d’archives de la Fondation Le Corbusier et des maquettes – à des films documentaires originaux tournés en 2014 et 2015, l'exposition cherche à faire comprendre la dimension temporelle de Chandigarh, la richesse de son espace urbain et la diversité et l’intensité de sa vie urbaine.

Sept grands écrans et des moniteurs de différentes tailles constituent un dispositif sonore et visuel visant à recréer un paysage de la matière que les habitants de Chandigarh vivent tous les jours. L’objectif est de faire du visiteur non pas un simple spectateur du contenu de l’exposition, mais un flâneur où le temps devient la substance même de l’exposition. Se promener au hasard et sans hâte. Avancer lentement, observer Chandigarh et ses rythmes.

Le caractère pluriel des contenus de l’exposition (vidéos, photographies, dessins, cartes, documents d’archives et maquettes, etc.) ouvre à différents niveaux de lecture. Il nous fait ainsi découvrir un univers urbain nouveau dont il révèle aussi bien la complexité et l’étrangeté que la beauté. L’exposition voudrait développer la capacité du visiteur à être en empathie avec l’Inde et Chandigarh, sans pour autant exclure un point de vue critique.

Fête de Diwali
Secteur 9
Fête de mariage
Fête religieuse
Secteur 17
Secteur 17
Vendeur de baies rouges
Vendeur de barbes à papa
Atelier de sculpture de l’école des Beaux Arts de Chandigarh
Joueuse de sitar dans une maison Jane Drew
Fly Over Secteur 17
Émailleur dans la rue
Palais de Justice, Le Capitole, Le Corbusier
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DOCUMENTATIONS
Informations pratiques

Cité de l’architecture & du patrimoine
1, place du Trocadéro Paris, 16e

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h
le jeudi jusqu'à 21h

Tarif A : TP 5€ / TR 3€
Gratuit pour les - de 12 ans

www.citechaillot.fr

DIRECTION

Commissariat et scénographie

Enrico Chapel, architecte HDR, professeur d’histoire de l’architecture et de l’urbanisation à l’école Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse.

Thierry Mandoul, architecte et docteur en architecture, il enseigne à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais.

Rémi Papillault, architecte du patrimoine, docteur de l’École des hautes Etudes en Sciences Sociales, professeur HDR à l’ENSA de Toulouse.

Artistes

Christian Barani
Bertrand Gauguet

CONTACT

Lola Véniel : lola@claudinecolin.com