27 Juin 2010
07 Nov. 2010

TERRA-MARE MIQUEL BARCELO

Palais des Papes, Grande Chapelle
Collection Lambert en Avignon
Musée du Petit Palais

« L’eau pleura et dit à l’air qu’il ignorait la façon dont le feu avait dupé la terre. L’air lui demanda comment cela s’était produit. L’eau expliqua que le feu et la terre s’était associés en se promettant de se répartir équitablement tous leurs gains. La terre gagna du fer, le feu gagna de l’or. Au moment du partage, la terre invita le feu à le faire, dans l’espoir qu’il lui offrirait l’or, puisque d’une part, elle lui donnait sa sécheresse, et que d’autre part, celui qui faisait le partage attribue toujours à l’autre une part plus grande que celle qu’il se réserve. (…)»

Ramon Llull, « Arbre des exemples, fables et proverbes philosophique », Majorque, 1295


À l’occasion des dix ans de la création de la Collection Lambert, la Ville d’Avignon a souhaité organiser une grande exposition consacrée à l’oeuvre foisonnante et protéiforme de Miquel Barceló, artiste partageant sa vie entre Paris, sa Majorque natale et le Mali des Dogons.
Cette exposition dont le commissariat général est assuré par la Collection Lambert en Avignon sera présentée dans trois lieux historiques de la cité papale représentant l’extraordinaire richesse patrimoniale et culturelle d’Avignon.
La présence de Miquel Barceló en ces lieux fait écho à la mémorable visite que les Rois de Majorque avaient faite au XIVe siècle aux papes installés en Avignon ainsi qu’à l’événement proposé quatre ans avant sa mort par Pablo Picasso qui, en 1970, avait créé une de ses dernières grandes expositions de peintures dans la Chapelle du Palais des Papes.


Ainsi, dans la même veine, le Palais des Papes recevra les oeuvres récentes et inédites de l’artiste majorquin, tandis que la Collection Lambert présentera la dernière décennie de ses créations picturales. Le musée du Petit Palais, désireux d’entretenir un dialogue entre art ancien et art contemporain a proposé à cette occasion de s’associer à la manifestation.

Le musée présentera des oeuvres gothiques de Majorque, jamais sorties d’Espagne depuis le Moyen Age.
La Collection Lambert présentera un ensemble d’oeuvres des années 2000, dont la plupart n’ont jamais été exposées, essentiellement des peintures, des grandes oeuvres sur papier et quelques sculptures. Le rapport à l’histoire médiévale et à la géographie imaginaire (le développement du monde méditerranéen vers l’Afrique et l’Orient) sera fortement présent à travers des cycles de peintures de cartes et de paysages lointains, de bestiaires d’animaux fabuleux, de natures mortes aux fruits exotiques ou symboliques (grenades, courges aux titres épicuriens « De Natura Rerum »), de visages d’africains blanchis à la Javel, de rivages laissant découvrir d’étranges coquillages déposés par la marée, et de mers inconnues poissonneuses lavées par des cieux orageux.

Si la Collection Lambert propose une métaphore de l’antique « Mare Nostrum », ce monde réuni par la mer Méditerranée, c’est la « Terra Nostra » qui sera représentée au Palais des Papes, avec des bronzes en extérieur, éléphant géant en équilibre sur sa trompe sur le parvis du palais ou parterre de sculptures dans une cour intérieure, et des céramiques, des plâtres, des installations en terre cuite dans la Grande Chapelle du Palais. En 2006, pour le Festival, Miquel Barceló avait créé avec Josef Nadj le spectacle désormais mythique « Paso doble » où l’artiste et le chorégraphe combattaient sur une scène constituée de terre glaise devenant un écran géant face à un public médusé. A cette même période, Barceló terminait la réalisation de la Chapelle de la Cathédrale de Palma recouverte de plus de 300m2 de céramiques peintes en hommage au Christ, au partage des pains et la séparation des eaux.

C’est dans la continuité de ces expériences de l’art de la terre et celui du feu qu’il transformera la Grande Chapelle en un musée lapidaire. Il utilisera les sacristies où reposent des gisants, les autels et même les anciens trous de fixation des tableaux de Picasso exposés en 1970, pour y installer des sculptures monumentales, des vases ou des masques et des plaques de céramiques cuites dans un ancien four à tuiles nouvellement acquis par l’artiste à Majorque dans le but de réaliser cette exposition-événement à Avignon.

Enfin au Petit Palais, qui conserve une exceptionnelle collection de peintures italiennes et provençales du XIIIe au XVIe siècles, Dominique Vingtain, conservatrice du musée, présentera une exposition consacrée à l’art gothique majorquin totalement inédite en France. En effet, Miquel Barceló a convaincu le musée de Palma et d’autres institutions locales de prêter leurs collections de joyaux contemporains à la venue des rois de Majorque au XIVe siècle. Une trentaine d’oeuvres de conquête, de peintures religieuses et de sculptures polychromes sortiront pour la première fois hors de l’île pour être présentées dans un musée français. La sélection de ces chef-d’oeuvres sera établie par Joana Maria Palou i Sampol, directrice du musée du Palma et amie de longue date de Miquel Barceló. C’est elle, grande spécialiste de l’art ancien majorquin, qui avait réalisé la première exposition du jeune Barceló, encore étudiant aux Beaux arts de Palma.
Vingt cinq ans après, l’artiste lui a demandé de sélectionner un ensemble d’oeuvres (peintures, sculptures, céramiques et livres anciens) qui concourent à donner l’image du rayonnement de Majorque au temps de la splendeur d’Avignon. Autour des artistes Joan Rosat o Rosato, Pere Morey i Pere Marçol, le maître de l’Almudaina, Francesco Comes et Juan Daurer, un hommage spécial sera réalisé autour de Ramon Llull, figure digne de Pétrarque qui écrivit à la même période le sublime «Livre de l’ami et de l’aimé», dans le droit fil de la poétique des troubadours. Le commissariat de cette exposition sera assuré conjointement par les directrices des musées de Majorque et du Petit Palais.

Un catalogue richement illustré de 380 pages sera édité par Actes Sud. Les auteurs choisis avec l’artiste confirmeront cette dimension tant historique, esthétique que littéraire indissociable à son oeuvre. Un homonyme natif de Majorque, Miquel Barceló, historien de l’art, proposera un texte qui établira la passerelle entre ces îles, les continents et l’histoire médiévale. Jean Clottes, anthropologue et spécialiste de la préhistoire reviendra sur la dimension instinctive et technique dans l’oeuvre de Barceló qui dicte toute initiative esthétique et créative. Alberto Manguel, ancien lecteur de Borges et passionné de bibliothèques réelles ou imaginaires, proposera un essai nouveau sur ces dix années de création, entre peintures solitaires dans l’atelier et commandes monumentales, de la Cathédrale de Palma au plafond surdimensionné de l’ONU à Genève. Joana Maria Palou i Sampol réalisera des notices autour des oeuvres médiévales en relation avec le Père Gabriel Llompart, grand spécialiste de l’art majorquin. Enfin, Eric Mézil, commissaire de l’exposition et directeur de l’ouvrage réalisera un entretien avec l’artiste, fruit de longues conversations entre Paris, Majorque et Avignon.

Eric Mézil, directeur de la Collection Lambert en Avignon, commissaire général de l’exposition Miquel Barceló Joana Maria Palou i Sampol, directrice du Museu de Mallorca Dominique Vingtain, directrice du musée du Petit Palais Philippe Périnet, directeur d’Avignon Tourisme, producteur délégué des trois expositions.

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