28 Oct. 2015
28 Mars 2016

COSA MENTALE

Dialoguer sans fil, de cerveau à cerveau… Au fil du XXe siècle, les artistes ont souvent rêvé  d’une communication utopique qui ferait l’économie de tout moyen. Le fantasme est connu, et ancien. Mais ce que l’on sait moins, c’est combien la télépathie a été tout au long du XXè siècle source d’inspiration, voire modèle, pour les plus grands peintres et sculpteurs de la modernité.

Le terme télépathie apparaît en 1882, alors qu’émergent les premières avant-gardes, et que sont découverts les rayons X (en 1885). Nombre d’originaux, comme Louis Darget, promettent de faire image directe de la pensée, grâce à des plaques photosensibles qui imprimeraient sans truchement le flux de la pensée. Pour Kandinsky, chacune de nos émotions et de nos pensées peut se matérialiser dans une forme ou une couleur. La peinture devient un art pur, capable de transmettre une émotion d’homme à homme, non par compréhension intellectuelle mais par mode vibratoire.

Une salle est consacrée aux tableaux noirs de Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, constellés de flèches, cercles, zigzags, annotations en allemand, diagrammes qui résument notre énergie psychique, plus parlante que des mots. Même quête chez Hilma Af Klint, ou Frantisek Kupka, dont témoignent quelques toiles remarquables, parmi lesquelles Facture robuste de 1920. Pour le peintre tchèque : le futur de l’art, c’est la psychographie, cette écriture directe de la pensée.

Après un creux pendant la guerre, le rêve télépathe revient à la mode dans les années 60. Il surfe sur la vague des psychotropes, du LSD de la science-fiction. On se remet à rêver d’une humanité en communion spirituelle.

 

Susan Hiller, Homage to Marcel Duchamp: Aura (Blue Boy), 2011
Edvard Munch, Madonna, 1895
Vassily Kandinsky , Bild mit rotem Fleck [Tableau à la tache rouge], 25 Février 1914
Haus-Rucker-Co, Mindexpander 1, 1967
Informations pratiques

Centre Pompidou Metz
1 parvis des droits de l’homme – 57000 Metz
Tel Public : 03 87 15 39 39

DIRECTION

Commissaire :

Pascal Rousseau, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne.

COMMUNICATION
Diane Junqua / diane@claudinecolin.om