Chalisée Naamani crée des « vêtements-images » à partir de photographies qu’elle prend avec son téléphone ou récupère sur Internet, et dont elle fait de grands collages numériques, qu’elle imprime ensuite sur différents supports.
Pour son exposition au Palais de Tokyo, l’artiste franco-iranienne a pensé une installation in situ à l’aide d’associations d’images et de sculptures composites qui explorent les multiples manières de construire son corps. Elle s’est laissée guider par les volées de marche et la forme géométrique apparemment incomplète de l’espace.
Dans l’arène-catwalk-salle-de-sport, elle fait s’affronter, défiler et interagir un panorama de manières de cultiver un corps. Celui de son champion de grand-père, celui qu’elle entraîne à la salle, ou encore celui du nouveau-né qu’elle s’attache à élever, sont convoqués tous ensemble dans des compositions hybrides où se mêlent les images personnelles et celles excavées d’Internet, les archives anonymes en libre-circulation sur les réseaux sociaux et autres livres d’histoire ou de développement personnel.
Les images sont des corps, et les corps des images, qu’il appartient à qui veut de modeler à l’envi pour exister, résister, et vivre librement.