11 Juin 2008
07 Sept. 2008

ANDREA BLUM, BIRDHOUSE CAFE

maison rouge – fondation Antoine de Galbert, Paris

Pour l’été 2008, la maison rouge a passé commande à l’artiste américaine Andrea Blum (1950, New York), pour la création d’un café dans son patio, espace à ciel ouvert situé au coeur de la fondation.

Attachée à donner une qualité fonctionnelle à ses oeuvres, Andrea Blum produit des pièces aux frontières de la sculpture, de l’architecture et du design : des bibliothèques, généralement modulables, certaines mobiles (« Bibliothèque mobile », Marseille, 1997, « Mobile Institute », Leeds, 1999) ou flottantes (« Floating Library », 2005), des bureaux (Galerie In Situ Fabienne Leclerc, Paris), des habitats (chambre de collectionneur, appartement, maison particulière, hôtel), mais aussi de nombreuses réalisations pour l’espace urbain (fontaines, espaces de repos, abris, jardins), un territoire qu’elle traite comme un environnement domestique, brouillant les différences « afin de provoquer, comme elle le déclare, une rupture sociale entre contenu et contexte ».

Pour La maison rouge, Andrea Blum a imaginé d’inscrire un café à la forme d’un bungalow sur pilotis,
planté au centre du patio transformé pour l’occasion en volière.

Intitulée Birdhouse Café, l’oeuvre d’Andrea Blum est pensée comme une extension du café de la fondation, lieu de sociabilité où l’on se rencontre autour d’une table, et comme observatoire qui permet d’apprécier les oiseaux évoluant autour du bâtiment.
Subtilement Andrea Blum renverse les positions entre regardeur et regardé : le public enfermé dans son perchoir et appliqué à picorer quelques mets, adopte la position habituelle des oiseaux, qui eux gravitent "librement" dans l’enceinte du patio. Toutefois, avec une pointe d’humour et de cynisme, elle prolonge ce jeu de l’arroseur arrosé en intégrant dans son projet les corridors vitrés de l’espace d’exposition qui enserrent le patio, et devant lesquels se rassemblent les visiteurs curieux.

Ces « situations et dé-situations » créées avec l’oeuvre par le déplacement du regard et de la fonction offrent une distance par rapport à soi et une ouverture à l’autre.

Cette mise en scène propose une expérience intimement liée à l’histoire de la citadine Andrea Blum, résolument new-yorkaise, qui a toujours eu pour habitude de considérer la nature depuis sa voiture, comme quelque chose
« qui doit être regardée à une certaine distance et traitée comme un spécimen ».

J’ai grandi à New York, et suis issue d’une famille new-yorkaise pure souche installée à Manhattan depuis cinq générations. C’est pourquoi la nature a toujours été pour moi quelque chose d’abstrait, quelque chose de « pas mauvais pour peu qu’on la regarde à travers la fenêtre de la voiture ». Je considère la nature comme une entité étrangère, qu’il faut observer à distance et traiter comme un spécimen.

J’ai parfois utilisé dans mon travail des éléments « naturels », comme un substitut de l’humain, un élément de séparation sociale, ou simplement comme une présence optimiste. J’ai le sentiment que le règne animal, contrairement au nôtre, celui des humains, ne requiert pas de médiation […]. Je considère le monde naturel comme de l’information, au même titre qu’un livre, un film ou une vidéo. C’est un matériau à partir duquel travailler – un matériau comme n’importe quel autre.

Birdhouse Café est un pavillon-café fonctionnel, conçu pour occuper pendant les mois d’été l’espace vitré à ciel ouvert (le « patio ») situé au centre de la maison rouge. Dans le café, entourés d’oiseaux en liberté, « nous » (clients du café) et « eux » (les oiseaux) sommes placés dans ce qui est au fond une cage à l’intérieur d’une cage.
Cette juxtaposition déconstruit la hiérarchie entre le regardeur et le regardé, et « nous » place ainsi au coeur d’une sorte de cabinet de curiosités, dans lequel ce sont « eux» qui nous observent […].


Le pavillon est une structure à six faces grillagées, rattachée au bâtiment par un passage reliant l’espace intérieur du restaurant au patio extérieur. A l’intérieur de cette structure se trouvent un bar, reprenant la même forme, et des tabourets, où des convives peuvent prendre place. Elevée à environ 1m50 au-dessus du sol, la Birdhouse fait référence aux cabanes de jeux d’enfants – un espace magique, détaché de la routine quotidienne, où les convives se retrouvent perchés dans les arbres.
« Birdhouse Café » – andrea blum 2008

Andrea Blum, Birdhouse Café
DOCUMENTATIONS
Informations pratiques
la maison rouge
fondation antoine de galbert
10 bd de la bastille – 75012 Paris
www.lamaisonrouge.org
info@lamaisonrouge.org
T. 01 40 01 08 81
F. 01 40 01 08 83

Transports
métro : Quai de la Rapée (ligne 5) ou Bastille (lignes 1,5,8)
RER : Gare de Lyon
bus : 20/29/91

Accessibilité
les espaces d’exposition sont accessibles aux visiteurs handicapés moteur
ou aux personnes à mobilité réduite

Jours et horaires d’ouverture
du mercredi au dimanche de 11h à 19h
nocturne le jeudi jusqu’à 21h
fermeture les 25 décembre, 1er janvier et 1er mai

Tarifs
plein tarif : 6,50 €
tarif réduit : 4,50 € (13-18 ans, étudiants, maison des artistes, carte senior)
accès gratuit : pour les moins de 13 ans, les chômeurs, les accompagnateurs de personnes invalides, les
membres de l’ICOM et les Amis de la maison rouge
laissez-passer annuel, plein tarif : 16 €
laissez-passer, tarif réduit : 12 €
accès gratuit et illimité aux expositions
accès libre ou tarifs préférentiels pour les événements liés aux expositions
CONTACT
Contact presse :
Julie Martinez
julie@claudinecolin.com