30 Oct. 2008
28 Jan. 2009

QUOI DE NEUF FEDERICO ? DESSINS DE FELLINI

Musée des Beaux Arts, Nancy

Un monstre sacré du cinéma au musée des beaux-arts de Nancy !
On connaît Federico Fellini à travers ses nombreux films et chefs-d’oeuvre, on connaît moins son talent de dessinateur.
Pour la première fois, un musée s’intéresse à cet aspect de l’oeuvre du cinéaste et organise une exposition inédite en France qui rassemble près de 80 dessins. De la caricature au dessin érotique, on y retrouve tout l’univers fellinien : les personnages exubérants et extravagants, les acteurs fétiches, les thèmes récurrents évoquant directement sa filmographie.
Une exposition qui révèle un Fellini plus intime livrant ses fantasmes, ses rêves et ses angoisses.

Federico Fellini a toujours dessiné.
Il a même débuté par le dessin en publiant ses premières caricatures en 1937, à l’âge de 17 ans, dans sa ville natale de Rimini. La même année, encore lycéen, il ouvre avec un ami une « boutique des portraits » pour attirer les vacanciers et se faire un peu d’argent de poche.
Arrivé à Rome en 1939 pour y devenir dessinateur humoristique, Fellini rencontre le cinéma et découvre bientôt que celui-ci lui permet autant de liberté que le crayon.
Devenu réalisateur, il s’abstraira dès lors par instants des tournages pour redonner une autre vie à ses personnages en les croquant d’une pointe allègre.
Hors tournage, il laissera libre cours à son imagination, à sa vision ironique et burlesque du monde avec des dessins plus complexes, plus travaillés.

Le dessin est « un instrument, un moyen, un anneau dans la chaîne par laquelle la fantaisie et l’imagination sont unies dans un résultat cinématographique. (...) C’est l’habitude professionnelle de donner immédiatement une matérialisation visuelle à une émotion; c’est la matérialisation d’une image qui passe, ou d’une idée qui me travaille ». Fellini

Fellini exhume de son imagination une série de créatures qu’il matérialise sur le papier. Sa pensée se fait dessins, gribouillages, crayons, couleurs, papiers, puis matériaux cinématographiques. Il accède au coeur du film par le dessin. Il le dit lui-même : « C’est une manière pour moi de commencer à regarder le film dans les yeux.» Les dessins correspondent à une visualisation pré cinématographique par leur spontanéité. La force de l’image dans les films de Fellini prend sa source dans l’agressivité du graphisme journalistique. Ce sont des ébauches prises sur le vif de l’instant de la vision. Si le scénario représente la phase littéraire et verbale du film, les dessins en traduisent son expression, son idée générale. Ils jouent le rôle de signaux indicateurs qui servent ensuite à orienter ses collaborateurs comme les décorateurs de scènes, les costumiers, les maquilleurs.

Fellini trouve en Mastroianni un véritable « double cinématographique ». Ils collaboreront sur de nombreux films : La Dolce vita, Huit et demi, La Cité des femmes, Ginger et Fred et Intervista.

A son arrivée à Rome, Fellini écrit des textes pour des émissions radiophoniques : une des interprètes des sketches est Giulietta Masina. Lorsqu'il la rencontre, c'est le coup de foudre : ils se marient en 1943. Elle sera son actrice favorite : La Strada (film pour lequel elle obtient l’oscar du meilleur rôle féminin), Il Bidone, Juliette des esprits, Ginger et Fred.


repères biographiques
Federico Fellini est né à Rimini, sur la côte adriatique. Durant sa jeunesse, il est marqué par le pouvoir, l'église et le fascisme. Attiré par le journalisme et le dessin de presse, il s'installe, en 1939, à Rome où il se fait engager dans un hebdomadaire humoristique à grand tirage. Il débute au cinéma comme script et comme assistant-scénariste de Roberto Rossellini pour le film Rome, ville ouverte en 1945.
En 1952, il réalise son 1er film, Cheik blanc, puis tourne en 1953 Les Vitelloni, imposant définitivement l'univers fellinien. C'est à La Strada, en 1954, que Federico Fellini doit son succès international.
La Dolce vita en 1960, qui obtiendra une Palme d'or au festival de Cannes, est également un tournant décisif. L'énorme succès du film, dont la musique signée Nino Rota allait faire le tour du monde, lui permet de réaliser, trois ans plus tard, son film le plus personnel et le plus ambitieux, Huit et demi.
Après la démesure de son Satyricon en 1969, d'après l'oeuvre de Pétrone, Fellini plonge dans ses souvenirs d'enfance avec Les Clowns en 1970, Fellini Roma en 1972 et, surtout Amarcord en 1973, qui évoque son adolescence à Rimini, sa ville natale.
Avec Le Casanova de Fellini en 1976, il renoue momentanément avec le baroque fastueux du Satyricon.
Mais sa veine intime reprend le dessus, avec un nouveau téléfilm qui sera également exploité dans les
salles de cinéma : Prova d'orchestra en 1979. Les années 1980 s'ouvrent sur La Cité des femmes.
Suivront E la nave va... en 1983, véritable opéra funèbre, Ginger et Fred en 1985. C'est avec La Voce della luna, en 1990 que se clôt l'activité cinématographique de Fellini.

autour de l’exposition
Cette exposition sera l’occasion de s’associer avec le cinéma d’art et d’essai de Nancy, le Cameo pour un festival de films consacré à l’auteur, et avec le conservatoire régional de musique pour mettre à l’honneur la musique de Nino Rota.

catalogue de l’exposition

Fage Editions – 128 pages – 90 illustrations- format 12/16cm – 12€

Marcello Mastroianni, Ginger et Fred
DOCUMENTATIONS
Informations pratiques
Musée des Beaux Arts
3 place Stanislas
Nancy
T. 03 83 85 30 72

Ouvert tous les jours sauf le mardi (fermé les 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier)
De 10h à 18h

Tarifs :
6 € plein tarif / 4 € tarif réduit
Gratuit le 1er dimanche de chaque mois toute la journée
CONTACT
Contact presse :
Sandrine Mahaut
sandrine@claudinecolin.com