30 Mars 2012
17 Juin 2012

DIE BRUCKE - AUX ORIGINES DE L'EXPRESSIONNISME

Musee de grenoble

Grâce à un prêt exceptionnel de plus de 120 œuvres de premier plan provenant du musée Die Brücke de Berlin, le musée de Grenoble présente, vingt ans après la dernière manifestation organisée sur ce sujet à Paris, une exposition consacrée au groupe Die Brücke (Le Pont), premier mouvement d'avant-garde allemand et initiateur d'un des courants artistiques majeurs du XXème siècle : l'expressionnisme.

 

Créé à Dresde en juin 1905 par Ernst Ludwig Kirchner, Fritz Bleyl, Karl Schmidt-Rottluff et Erich Heckel et rejoint ensuite par Max Pechstein, Emil Nolde, Cuno Amiet et Otto Mueller, ce groupe, qui choisit le nom de Die Brücke comme une métaphore du passage de l'ancien au "moderne", se définit avant tout par son rejet de l'enseignement et de l'art académiques. Influencés par les œuvres de Van Gogh et de Munch autant que par les arts primitifs africain et océanien, ces artistes traduisent dans un style aux couleurs éclatantes et au graphisme résolument outré de la vie, celui du monde des origines en communion avec la nature comme celui des grandes villes et de leur atmosphère enfiévrée.

Mouvement inaugural de l'histoire de l'art moderne allemand, Die Brücke pose d'emblée les bases d'un art où la transcription directe des émotions prime sur le métier et l'esthétique. Couleurs pures et formes tourmentées sont au service de sensibilités exacerbées qui vont donner naissance à un style que l'on nommera par la suite l'expressionnisme.

Cette expression délibérément exagérée des sensations et des sentiments n'est pas sans être redevable à l'influence du fauvisme, et tout particulièrement à celle de Matisse(au demeurant, Van Dongen sera temporairement membre du groupe en 1908). Mais chez ces artistes, cette forme libre et directe, cette gamme chromatique tonitruante caractérisent avant tout le désir de rupture avec la société allemande d'alors, son conformisme idéologique et ses canons esthétiques mortifères.

L'exposition rassemble autour d'un groupe significatif de tableaux une sélection très large et magnifique d'œuvres sur papier ; un support particulièrement privilégié par les artistes de Die Brücke qui excellaient notamment dans le domaine de la gravure sur bois. Cette pratique, qui se rattache à une tradition nationale médiévale, sera de fait déterminante dans l'évolution formelle de leur style. Mais, plus que les noirs profonds des estampes, c'est la couleur pure, violente et sensuelle, qui règne ici en maître absolu. Elle irrigue cet univers et lui confère à jamais cette vie et cette énergie que ces jeunes artistes en rupture de ban ont su lui insuffler.

Pour le public français, cette manifestation, grâce à sa richesse et pour une grande part à son caractère inédit, offre une occasion exceptionnelle de se familiariser avec ce mouvement essentiel de l'art du XXe siècle.

Cette exposition est réalisée en co-production avec le musée des beaux-arts de Quimper, où elle sera présentée du 11 juillet au 15 octobre 2012.

DOCUMENTATIONS
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Julie Martinez / julie@claudinecolin.com