Tohu-bohu oeuvres sur papier de Renée Levi
Connue pour son travail de peinture et d’installation, l’artiste suisse Renée Levi dévoile de façon inédite, dans Tohu-bohu, du 11 janvier au 14 avril 2013, sa pratique du dessin. À l’atelier, ses dessins se pratiquent au quotidien, comme des réflexions, en contrepoint de son travail de peinture. Conçus à différentes échelles dans cette exposition, ils se situent du côté du processus, constituant des tentatives qui permettent à son œuvre de rester toujours en mouvement.
« Tohu wa (et) Bohu signifie en hébreu le désert ou le chaos et le vide. Tohu tendrait plutôt vers « vide spirituel » (une sorte de perte de repère et d’orientation), bohu signifierait plutôt « manque de capacité de penser ». On peut dire que tous mes dessins sont un tohu-bohu, sans ordre tant dans la forme que dans le contenu », dit Renée Levi, qui nous propose de pénétrer dans cette étape du travail où l’esprit est ouvert à toutes les directions possibles. Peintre, Renée Levi choisit ici de montrer son travail de dessin. Dans une vaste installation occupant tout l’espace de la galerie Nord du Frac Bretagne, elle présente des dessins de techniques et de formats différents, récents et plus anciens.
Comment tracer une ligne ? C’est l’une des questions qui se posent dans ces œuvres sur papier. En faisant couler une encre depuis l’un des côtés du papier puis en retournant celui-ci, en travaillant sur des principes de plis, de symétries, de traits réalisés à l’encre ou à l’aquarelle. Comment le geste se trace-t-il, comment le support lui résiste-t-il ? Ces questions traversent sa pratique de peinture et plus spécifiquement ces œuvres récentes, qui recentrent son travail dans une ligne plus dense, tendue, épurée.
Travailler dans le cadre de la feuille de papier, c’est comme travailler dans un espace architectural. Les mêmes contraintes et exigences sont présentes dans une œuvre qui envisage la peinture dans son rapport à l’espace. En contrepoint de ces installations, de grandes aquarelles bleues sur papier jouent avec la capacité d’absorption du support pour un résultat très subtil, plus proche du dessin et du tracé que de la picturalité.
Renée Levi est née en 1960 à Istanbul. Elle vit et travaille à Bâle. Elle est représentée par la galerie Bernard Jordan, à Paris et à Zurich.
Commissaire : Marion Daniel
Esther Ferrer Le chemin se fait en marchant (face A)
Le Frac Bretagne présente la première grande exposition rétrospective en France d’Esther Ferrer, artiste pionnière de l’art action et de la performance. Premier volet, ou Face A, d’une exposition organisée en partenariat avec le MAC/VAL, Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine, Le chemin se fait en marchant comprendra quatre installations, des vidéos, des partitions et des photographies de performance. Ce projet invite au déplacement, à la traversée de l’espace d’exposition.
« C’est comme si la performance travaillait le réel en direct et l’installation, son image en différé », dit Esther Ferrer, dont tout le travail peut se penser dans une relation étroite entre la performance – qui implique une présence du corps en mouvement – et l’installation. Pour elle, les vidéos et photographies de performance constituent des documentations d’actions qui restent fondamentalement éphémères, tandis que les installations ont vocation à s’inscrire dans l’espace d’exposition. Comment montrer et restituer la performance ? À travers principalement des pièces plastiques et des traces d’actions passées, comment créer un parcours qui témoigne du va-et-vient qu’elle organise entre installations et performances – chez elle, les installations peuvent être le support de performances et inversement ?
Conçue comme un cheminement jalonné de temps forts, Le chemin se fait en marchant s’inscrit dans une dynamique qui commence par la gestualité et s’achève par la trace physique d’un corps. Du corps à son évocation par l’objet, du geste à son figement sur un support plastique, l’exposition comprend aussi des vidéos de performances appartenant à diverses époques, une grande série de photographies de gestes prises lors de performances, des dessins et des partitions : autant d’archives conçues comme éléments visuels à part entière, à travers lesquels le visiteur est invité à se déplacer.
Esther Ferrer est née en 1937 à Saint-Sébastien (Espagne). Elle vit et travaille à Paris. Elle est représentée en France par la galerie Lara Vincy, Paris.
Commissaire : Marion Daniel
Le vernissage sera précédé, à 18h, d’une performance réalisée par l’artiste.
Le MAC/VAL, Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, proposera la Face B de cette exposition, à l’hiver 2013-2014
Le jeudi 14 février 2013, à 19h, Esther Ferrer proposera une conférence au Musée de la danse, Rennes, en partenariat avec l’Université Rennes 2 et l’EESAB, Ecole Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, intitulée «L’art de la performance : pratique et théorie.»