Confrontant près de 350 œuvres et documents d’art brut et d’art indien, l’exposition Corps subtils propose une traversée de l’étonnante collection de Philippe Mons, médecin psychiatre et professeur de yoga, vivant et exerçant à Saint-André, près de Lille.
Cette exposition s’inscrit dans la continuité des expositions Amicalement brut, collection Eternod & Mermod et Collectionneur de mondes, collection Korine et Max E. Amann, présentées respectivement au LaM en 2011 et 2012, mettant en avant le regard contemporain posé sur l’art brut par des collectionneurs.
PHILIPPE MONS OU L’ÉLOGE DE LA LIBERTÉ
Né en 1941, Philippe Mons commence à se passionner pour l’art dès le lycée. Étudiant en médecine, il acquiert sa première œuvre d’art brut à l’âge de dix-neuf ans dans un atelier d’ergothérapie de l’hôpital psychiatrique d’Armentières. En 1974, il organise l’exposition Derrière les murs à l’École des Beaux-Arts de Lille qui présente, avec l’accord de leurs auteurs, des œuvres provenant de l’hôpital psychiatrique de Lommelet, à Saint-André. Il organise également d’autres manifestations avec l’appui, notamment, de Madeleine Lommel, fondatrice de L’Aracine. Dès 1970, sa vocation de collectionneur l’amène à ouvrir sa première galerie d’art et, en 1995, il crée la galerie Zone de confusion à Saint-André, ouverte à une multiplicité de pratiques. C’est là qu’est organisée, en 1997, l’exposition d’art brut Éloge de la liberté (II) en partenariat avec le Musée d’art moderne Lille Métropole (ancien LaM) et en lien avec l’exposition Art brut - Collection de L’Aracine.
En tant que psychiatre, Philippe Mons a étudié la pratique artistique de plusieurs de ses patients, dont quelques-uns sont présentés dans sa thèse de doctorat de médecine intitulée L’inachèvement. Évolution des discours relatifs aux productions artistiques des malades mentaux. Étude de cinq cas cliniques.
Parallèlement à son activité de praticien, Philippe Mons découvre le yoga en 1979. Il ouvre son premier centre en 1981 et introduit le Ashtanga Vinyasia Yoga en France dès 1983. Tous les ans, il se rend pendant plusieurs mois en Inde afin de pratiquer le yoga avec quelques-uns de ses élèves. C’est au cours de ces voyages qu’il a commencé à se passionner pour l’art indien et à acquérir les œuvres qui sont venues accroître sa collection.
LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
Construite comme une fable, l’exposition fait dialoguer des créations artistiques indiennes, à vocation religieuse et traditionnelle, avec des œuvres d’art brut, fruits de l’individualisme et de la singularité. Elle met en regard les tentatives d’atteindre le divin exprimées par l’art tantrique, avec la pensée magique ou ésotérique qui anime de nombreuses œuvres d’art brut.
Le parcours commence par une salle d’introduction intitulée LaM Éloge de la liberté en référence aux expositions d’art brut organisées par Philippe Mons. Il s’articule ensuite selon trois grandes parties – Le corps morcelé, L’œil existe à l’état sauvage et Corps subtils –, rythmées par une alternance de profusion d’œuvres, de compositions symboliques – les « macles » –, et d’ensembles plus restreints, réunis autour de questions
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Une programmation culturelle sur le thème de l’Inde rythmera tout l’été et invitera le public au voyage en proposant des activités adaptées à tous: ciné-parc le 10 août en soirée, massages sonores, mais aussi journée indienne avec spectacle et ateliers d’expression plastique pour le jeune public... (programme en cours de définition, sur demande).
Un catalogue accompagnera lui aussi l’exposition.