À l’évidence, l’incessante transformation des territoires urbains a considérablement modifié la perception et la réalité de la ville envisagée comme unité urbaine, espace défini, forme édifiée. Les nouveaux territoires, de plus en plus complexes, disjoints, éclatés, pollués existent aujourd’hui en une succession de pleins et de vides.
Par opposition à la ville considérée comme seule masse physique, la métropole est ce que la ville, justement,
a rejeté, jeté en-dehors d’elle-même, au-delà d’elle-même.
Avec METROPOLIS ?, l’architecte urbaniste Dominique Perrault, commissaire et producteur délégué du Pavillon français, explore cette notion de VIDE envisagé comme un matériau de protection, restructuration et construction de la métropole. De cette dialectique entre le plein et le vide, naissent des alternances moins tranchées qu’il n’y paraît, tant il est évident que les vides unissent autant qu’ils séparent. Relever le défi de ce qui relie et non plus de ce qui délie ; modifier l’appréhension politique, économique, sociale et émotionnelle du vide en une préhension, c’est à dire une perception et une appropriation positive, prospective et jubilatoire ; démontrer que le vide est bien l’espace le plus “habité” ; proposer une lecture qui fonde, articule et nourrit la genèse de la métropole du XXIe siècle, tels sont l’objectif et l’ambition de
METROPOLIS ?.
Pour illustrer son propos, Dominique Perrault a invité 5 acteurs majeurs de la scène française : les villes de Bordeaux (aménagement des berges de la Garonne, bassins à flots, 2046...), Lyon (Confluences, Part Dieu,
Fête des lumières...), Marseille (Euromediterrannée, Marseille Provence 2013...), et Nantes Saint-Nazaire (Ile-de-Nantes, Estuaire, Ville-Port ...), ainsi que l’Atelier International du Grand Paris.
5 expériences, 5 manières de lier pleins et vides, 5 propositions de définition de la métropole envisagée non plus comme masse physique, mais bien comme territoire.
5 exemples, traités sous forme de films et de textes projetés, scénographiés de façon très cinématographique,
une sorte d’installation au sein de laquelle, les écrans et les miroirs, en un dialogue incessant, créent un effet saisissant de démultiplication des images, rehaussé par un fond sonore fait de bruits métropolitains. Soit une immersion dans l’image, dans les projections et les sons, une expérience sensorielle permettant de sentir, de ressentir, de saisir
la notion de métropole dans toute son ampleur, d’en imaginer et considérer la dimension prospective, stratégique, essentielle.