09 Déc. 2012
28 Avril 2013

MIRAGES D'ORIENT, GRENADES ET FIGUES DE BARBARIE - CHASSE-CROISE EN MEDITERRANEE

Collection Lambert en Avignon

Si actuellement, c’est par les chaînes satellites, le réseau internet et la génération Twitter que le monde arabe se donne à voir chaque jour aux yeux du monde, il était auparavant décrit aux Occidentaux par des écrivains et des
artistes qui accomplissaient des voyages longs et éprouvants durant parfois des mois voire des années.

La France a toujours par tradition eu le goût de l’exotisme, d’une mixité culturelle, d’une fascination pour la culture de l’Autre, cet étranger oriental ou arabe qui pendant des siècles a cultivé le fait de recevoir le voyageur comme un art de vivre à part entière et un raffinement poussé à son paroxysme.


Nos plus grands écrivains en ont rêvé, d’autres se sont lancés seuls ou en famille dans l’aventure vers cet Orient décrit par Châteaubriand, Flaubert ou Lamartine. Les plus grands artistes ne s’y trompèrent pas, de Delacroix à Matisse, tous furent fascinés par les couleurs des souks et des médinas, l’élégance de l’architecture des mosquées et des jardins ombragés, paradisiaques, la dignité des femmes drapées dans des tissus mystérieux et des hommes au port de tête rehaussé par des turbans bleu nuit
ou d’un blanc étincelant.


Conçue telle une déambulation dans les problématiques esthétiques d’un territoire aussi complexe que multiple, l’exposition aborde tour à tour divers aspects de cet Orient souvent fantasmé, tissant des liens entre les artistes
d’époques et de pays parfois éloignés, créant autant d’aller-retour entre l’histoire passée et contemporaine. C’est avec une invitation au voyage que débute le parcours. D’abord par une plongée dans le Tanger des années
50, celui de la Beat Generation , du compositeur et auteur Paul Bowles (proche de William Burroughs, Allen Ginsberg, Brion Gysin) dont la bibliothèque appartenant à Miquel BarcelÓ a été généreusement prêtée par l’artiste pour l’occasion, ou le Tanger de membres éminents du Black Mountain College — avec notamment les photographies de Cy Twombly et celles de Robert Rauschenberg jamais montrées en France…


Comme dans un effet de boomerang vient ensuite l’évocation des premiers voyages avec des carnets de dessins de Pascal Coste, les cartes dessinées et les lettres d’Isabelle Eberhardt jamais encore exposés à ce jour, les carnets
de notes de Théodore Monod, les peintures d’Auguste Chabaud ou Joseph Eysséric.


Les thèmes fondateurs de l’orientalisme, la rencontre d’une autre culture, l’exotisme des paysages et des scènes de rue, le désert, la sensualité, sont évoqués au travers de confrontations d’oeuvres qui se déploient sur des
temporalités multiples : Eugène Delacroix, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Henri Matisse, Nan Goldin, Pierre et Gilles, Paul Armand Gette, Charles Sandison, Lawrence Weiner et bien d’autres, ainsi que des peintres
orientalistes du sud de la France — Alexandre Cabanel, Jules Laurens — dont les oeuvres proviennent de collections privées et publiques (Musée d'Art et d'Histoire de Narbonne, le Musée Fabre de Montpellier).

C’est aussi un Orient terre sacrée, berceau des trois monothéismes, que l’on retrouvera au travers du "Croissant fertile" d'Anselm Kiefer, de la procession conçue et filmée par Adel Abdessemed dans les jardins de la Villa Médicis à Rome ou du "Jérémie enchainé" de Henri Lehmann.


Une section sera consacrée au thème particulier de l’Orientalisme dans le théâtre, grâce à une collaboration avec la Bibliothèque Nationale de France qui a généreusement accordé des prêts — dont certains inédits —d’études de costumes et de décors, de maquettes, de photographies et de marionnettes.
Les révoltes arabes se sont aussi immiscées dans cette exposition pourtant prévue de longue date, amenant avec elles des questions d’ordre politique et géographique dont les artistes n’ont eu de cesse de se saisir. Les oeuvres féministes et engagées de Mona Hatoum ou Sherin Neshat, les installations de Moataz Nasr qui assemble les écriteaux de révolte récupérés sur la place Tahrir en janvier 2011, les néons de Claire Fontaine (dont le ‘Foreigners Everywhere’ qui clignote alternativement en Arabe et en Hébreu), le grand portrait de Kadhafi mort de Yan Pei Ming ou encore un dyptique des époux El Assad réalisé par l’artiste pour l’exposition… nous plongeront dans l’actualité de ces territoires fragiles.
Enfin l’exposition investit l’Église des Célestins ou seront présentés "Le joueur de flûte" d’Adel Abdessemed ainsi qu‘une nouvelle vidéo de Douglas Gordon réalisée et produite pour l’exposition.


LES ARTISTES
Adel Abdessemed, Kader Attia, François Augieras, Francis Bacon, Miquel BarcelÓ, Yto Barrada, Jean-Charles Blais, William Burroughs, Bazile Bustamante, Alexandre Cabanel, Auguste Chabaud, David Claerbout, Robert
Combas, Benjamin Constant, Pascal Coste, André Réda Dadoun, Tacita Dean, Eugène Delacroix, Jason Dodge, Isabelle Eberhardt, Joseph Eysséric, Spencer Finch, Claire Fontaine, Eugène Fromentin, Paul Armand Gette, Nan Goldin, Douglas Gordon, Zaha Hadid, Mona Hatoum, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Jules Laurens, Le Corbusier, Idris Khan, Pierre Loti, Henri Matisse, Yan Pei Ming, Théodore Monod, Vik Muniz, Moataz Nasr, Shirin Neshat, Régis Perray, Pierre et Gilles, Walid Raad, Robert Rauschenberg, Michal Rovner, Julian Schnabel, Wael Shawky, Andres Serrano, Charles Sandison, Djamel Tatah, Cy Twombly, Lawrence Weiner, Mohamed Yacoubi

DOCUMENTATIONS
CONTACT

Contact presse : Laure Jardry - laure@claudinecolin.com