A l’occasion de l’inauguration de son nouveau bâtiment conçu par Kengo Kuma, le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur présente une exposition tout à fait inédite et exceptionnelle, intitulée La Fabrique des possibles, qui occupera la totalité de ses quatre espaces d’exposition (plateau 1 et 2, plateau multimédia et plateau expérimental).

Inédite par son contexte lié à l’ouverture de son nouveau bâtiment, au trentième anniversaire des FRAC et s’inscrivant dans la dynamique de Marseille-Provence 2013 Capitale européenne de la Culture.

Inédite par sa temporalité, car cette exposition est le fruit d’un partenariat engagé depuis 2010 entre plusieurs artistes et laboratoires scientifiques et universitaires, parallèlement à la construction de notre nouveau bâtiment et permettant de fait aux artistes invités de disposer d’un temps tout à fait exceptionnel pour envisager et produire leurs œuvres.

Inédite également par son caractère à la fois prospectif et historique, instaurant un dialogue entre des œuvres créées pour cette exposition et des œuvres à caractère historique provenant de collections privées et publiques en France et à l’étranger, interrogeant des modes de recherche et d’expérimentation très variés.

Inédite enfin, par sa dimension politique visant à affirmer la dimension laboratoire d’un FRAC de « nouvelle génération », en consacrant cette exposition inaugurale non pas à la monstration de notre collection mais en rendant compte de trois années intenses de compagnonnage et d’échanges d’expériences avec l’ensemble des artistes invités.

Il s’agit également, au-delà de la symbolique de son intitulé, d’affirmer à travers cette exposition cette nécessité vitale à faire d’un FRAC un territoire d’expérimentation permanent, tout en conservant parallèlement une dynamique de diffusion de sa collection au niveau régional, national et international. Un lieu de partage des savoirs, irrigué aux trois cultures — artistique, scientifique et sociale — qui sont autant d’humanités, cherchant à s’affranchir de toute frontière disciplinaire et à revendiquer la part d’utopie que contient toute idée d’expérimentation et de production. Comment travailler aujourd’hui des concepts, des utopies, des protocoles à travers une exposition pensée comme un véritable laboratoire d’idées, repoussant toujours plus loin les frontières du possible, stimulant les imaginations prospectives.

Affirmant la dimension expérimentale et prospective du FRAC, cette exposition a pour vocation de rendre compte d’expériences esthétiques interrogeant les modèles théoriques et scientifiques qui ont façonné notre culture contemporaine aussi bien dans les domaines mathématique, scientifique que dans le cadre des sciences humaines (Katinka Bock, Rémi Bragard, Bertrand Lamarche, Kees Visser). L’exposition comme écosystème permettant de rassembler dans un même projet des artistes de générations différentes et de démarches artistiques ouvertes à tous les métissages, une forme d’art de la conversation esthétique. Il s’agit de confronter des modèles scientifiques et la réalité de projets artistiques qui nous donnent à voir et à penser de nouvelles utopies scientifiques. L’avant-garde est perpétuelle, « elle défile en boucle », disait Jean Baudrillard.