Hans Ulrich Obrist, co-rédacteur de la revue Cahiers d’Art et directeur de la Serpentine Gallery de Londres, réalise le commissariat de cette exposition. Cette nouvelle collaboration entre l’artiste et le commissaire s’inscrit dans la démarche qui unit ces deux acteurs singuliers du monde de l’art contemporain depuis de nombreuses années.
« Si j’essaie de résumer ce que j’ai retenu, avant toute chose, de l’exercice qui consista à appréhender autant que possible l’ensemble des différents aspects, problèmes, idées ou intuitions qui caractérisent le travail de Philippe Parreno, la seule chose dont je suis vraiment certain est que sa pensée et son travail sont précisément impossibles à résumer, qu’ils sont en quelque sorte une forme de résistance pure à cette tentative. » Hans Ulrich Obrist, 2002
Les séries exposées ici – C.H.Z., Fireflies, Marilyn: In preparation of a Biometric Portrait – datent toutes de 2011 et 2012 et sont des projets récents, tout comme l’est d’ailleurs la pratique du dessin chez l’artiste. Parreno compare le dessin à l’écriture. Les traits se substituent pour lui à la grammaire dans une sorte de langage formel et les différentes séries se conçoivent à la manière d’un story board.
Speaking to the Penguins
Les photographies présentées dans le cadre de cette exposition résultent d’une action durant laquelle Philippe Parreno parle à une colonie de pingouins, la nuit, sur une plage de Patagonie. Le pingouin est un animal qui ne vit jamais seul, mais toujours en groupe. Inspiré par « After Affect58 », série de textes publiée dans le magazine italien Domus sur le rapport de l’homme à la nature et au paysage urbain, Philippe Parreno décide de parler au motif au lieu de le peindre. Il s’agit donc pour lui dans cette œuvre de relater une expérience : celle de parvenir à communiquer avec une communauté d’animaux.
Philippe Parreno est lui-même commissaire d’une deuxième exposition, présentée au 15 rue du Dragon, et qui regroupe une dizaine de dessins de maîtres (Francisco de Goya, Vassily Kandinsky, Ad Reinhardt, Richard Case, Liam Gillick, Matthew Barney, Koo Jeong-A, John Cage).
« Ce sont les dessins auxquels je pensais quand je travaillais sur CHZ. Ce sont vraiment les dessins ou les souvenirs de dessins liés pour moi à l'écriture ».
