Quelles qu’en soient les multiples raisons, le désir d’évasion ou de découverte, la fuite, l’errance ou l’exil, le voyage a toujours été pour les artistes source d’inspiration, d’influences et d’échanges, le premier et le plus remarquable d’entre eux pour l’histoire de l’art occidental étant le voyage en Italie des Français, des Espagnols et des Nordiques, dès le XVIe siècle.
À la fin du XIXe siècle, il représentait l’évasion, la recherche d’un paradis perdu, de l’origine du monde d’où la civilisation industrielle naissante était absente. En 1891, Paul Gauguin, poussé par un terrible besoin d’inconnu, s’embarque pour Tahiti, fasciné par le charme indolent des polynésiennes et la beauté des paysages tropicaux et retrouve les larges rythmes classiques des bas-reliefs égyptiens et la tendre spiritualité des primitifs italiens.
À partir du début du XXe siècle, nombre d’artistes ont représenté le voyage de manière métaphorique ou réelle et se sont inspirés de leurs périples ou de celui des autres.
Aujourd’hui, avec la porosité des frontières, les migrations et les bouleversements du monde, il est devenu une question centrale dans le geste artistique. L’exposition propose d’aborder, grâce à une centaine d’oeuvres, peintures, sculptures, installations, dessins, photographies et vidéos, tous les thèmes relatifs au voyage destiné à des fins artistiques, théoriques ou imposé par l’Histoire, du début du XXe siècle à nos jours. Elle montre comment les artistes ont symbolisé l’idée du déplacement ou de l’exil qui traverse de manière de plus en plus déterminante la destinée du monde.
